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Exemple de système de miroir (rsync+ssh)

Cet exemple utilise des fonctions relativement avancées de ssh. Il existe des mécanismes plus simples sur cette page, mais un peu moins sécurisés qu'ici.

Un considère un serveur source srvsrc (serveur distant à sauvegarder), et un serveur "local" de backup nommé srvbak.

Utilisateur dédié

Sur le serveur source, on va créer un utilisateur dédié aux sauvegardes:

useradd backuper
mkdir -p /home/backuper/.ssh

Sur le serveur de backup, on va utiliser root pour effectuer les opérations de backup, principalement car c'est le seul à pouvoir définir les droits des fichiers qui vont être récupérés de srvsrc. Pour cela, on copie la clé SSH publique de root dans le /home/backuper/.ssh/authorized_keys et on finalise:

chown -R backuper:backuper /home/backuper
chmod -R go-rwx /home/backuper

sudoer

On va permettre à backuper d'exécuter rsync en "root", car on va avoir besoin de ces privilèges pour parcourir librement tout srvsrc:

apt install sudo

Utiliser ensuite visudo, ou mieux, créer un fichier spécifique:

echo 'backuper ALL=(ALL) NOPASSWD: /usr/bin/rsync' > /etc/sudoers.d/10-backuper

Planification "cron"

A ce stade, on peut simplement automatiser une sauvegarde presque complète de srvbak sur le système srvsrc ainsi.

# Chemins vers les exécutables (car crontab ne le fait pas)
PATH=/usr/local/sbin:/usr/local/bin:/usr/sbin:/usr/bin:/sbin:/bin

# Lance un miroir à 3h45 tous les jours
45 3 * * * root rsync -a --delete --exclude /proc --exclude /run --exclude /dev backuper@srvsrc:/ /home/srvsrc_miroir > /dev/null

Renforcement: SSH utilisateur bridé sur une commande

Certes, la configuration sudo ci-dessus ne permet à l'utilisateur de n'éxécuter "en root" que la commande prévue. Ceci étant, il n'est pas souhaitable qu'il puisse se logguer pour faire autre chose que ce pour quoi il a été conçu (que ce soit en root ou non).

On va donc brider celles qu'il va pouvoir appeler en ajoutant ceci au début des lignes de /home/backuper/.ssh/authorized_keys de srvsrc:

command="/home/backuper/backup.sh", ssh-rsa AAAAB3NzaC1yc2EAAA...H1tl root@srvbak

Cela signifie que lors de son appel SSH, l'utilisateur ne peut exécuter que cette commande !

Note: si l'appelant est sur une adresse IP connue on peut même brider la source de l'appel ainsi

from="11.22.33.44", command="/home/backuper/backup.sh", ssh-rsa AAAAB3NzaC1yc2EAAA...H1tl root@srvbak

Et enfin l'on crée ce script /home/backuper/backup.sh (toujours sur srvsrc):

#!/bin/bash
fail() {
  echo 'Rejected'
  exit 1
}
 
# Caractères illégaux
echo "$SSH_ORIGINAL_COMMAND" | grep -q '[&;]' && fail
 
# On oblige à donner des chemins ancrés sur la racine du site
echo "$SSH_ORIGINAL_COMMAND" | tr "\t" ' ' | grep -q ' /[^ ]*$' || fail
 
# On injecte la liste des exclusions et on vérifie au passage que c'est bien un rsync
cmd=$(echo "$SSH_ORIGINAL_COMMAND" | sed -n 's|^rsync --server|rsync --server --exclude-from /home/backuper/backup-forbid.txt|p')
[[ -z "$cmd" ]] && fail
 
# Exécution en root
sudo $cmd

…que on le rend exécutable avec chmod +x "/home/backuper/backup.sh

Enfin, il faut créer le fichier des exclusions /home/backuper/backup-forbid.txt avec ce contenu, par exemple:

/tmp
/sys
/proc
/run
/dev
cache
*.tgz
*.tar.gz
*.zip

Note: on fait un peu de zèle ici dans ce script, mais qui illustre un moyen de brider les commandes et données gérables par l'appelant, ainsi que l'injection d'arguments dans le rsync (ici, l'exclusion des dossiers non sauvegardables sur le serveur, /sys, /proc, /run et /dev ainsi que divers fichiers et dossiers). Même sans les spécifier lors du rsync, ces options seront utilisées (car "injectées" de force avec le sed ci-avant).

Usage

Depuis le serveur de backup srvbak, on exécute un rsync en root via un simple appel à l'utilisateur dédié sur le serveur source, par exemple:

mkdir backups
rsync -a --progress --delete backuper@srvsrc:/var/www backups/20200225-www

Vu le script d'interception ci-avant, une commande de ce type échouera (source non ancrée à la racine du site):

rsync -a backuper@srvsrc:../ /tmp

Nb: l'option -a conserve les noms et propriétés des fichiers, l'option --progress affiche ce qui se passe, et l'option --delete surpprime de la destination les fichiers qui ont disparu de la source. Le résultat est un miroir de la source (hormis les fichiers et dossiers ignorés bien entendu).